Test - PowerA Fusion Pro Wireless Lumectra : le contrôleur qui brille

La quête d'une manette parfaite occupe nombre de joueurs, prêts à investir bien au-delà du prix d'un contrôleur standard pour obtenir des fonctionnalités avancées. PowerA s'est imposé comme un acteur incontournable du marché des périphériques tiers, proposant des alternatives crédibles aux contrôleurs officiels notamment sur Switch. Avec leur Fusion Pro Wireless Lumectra pour Xbox et PC, le constructeur américain joue simultanément la carte de l'esthétique avec un système d'éclairage innovant et celle des performances avec des technologies réputées. Nous avons eu l'occasion de tester cette manette qui tente de combiner le meilleur des deux mondes.

Ce qu'on a aimé

Un design lumineux vraiment distinctif

Le premier élément qui marque l'esprit est indéniablement l'éclairage RGB "Ghost" qui constitue la signature visuelle de cette manette. Contrairement à d'autres produits gaming où les LED sont apparentes en permanence, PowerA a opté pour une approche plus subtile et élégante. La coque semi-transparente dévoile un motif qui n'apparaît que lorsque la manette est allumée, créant un effet visuel saisissant qui ne manquera pas d'attirer l'attention.

Le système d'éclairage RGB se divise en quatre zones personnalisables et propose six modes différents, permettant de créer une ambiance lumineuse unique. Cet éclairage peut être configuré directement sur la manette ou via le logiciel dédié, offrant une personnalisation poussée qui ravira les amateurs d'esthétique gaming.

Bien que certains puissent considérer cet aspect comme purement cosmétique (nous les premiers), il faut reconnaître que PowerA a réussi à créer un produit visuellement distinctif sur un marché saturé.

Des technologies professionnelles bien intégrées

La technologie à effet Hall pour les sticks analogiques et les gâchettes constitue l'un des principaux atouts techniques de cette manette.

Cette approche utilisant des capteurs magnétiques au lieu de potentiomètres traditionnels offre plusieurs avantages : une précision accrue, une meilleure durabilité et surtout l'élimination quasi-totale du risque de dérive des sticks (drift), ce problème récurrent qui affecte même les manettes haut de gamme après quelques mois d'utilisation.

Par ailleurs, PowerA a intégré sa technologie Quick-Twist qui permet d'ajuster la hauteur des sticks analogiques sur trois niveaux différents par simple rotation. Cette fonctionnalité s'avère particulièrement pratique pour adapter rapidement sa configuration aux exigences de différents genres de jeux, sans avoir à intervenir dans un logiciel ou à changer physiquement de stick. Les anneaux anti-friction autour des sticks contribuent également à une expérience plus fluide, réduisant la résistance lors des mouvements rapides tout en limitant l'usure prématurée.

Des accessoires complets et pratiques

L'inclusion d'une station de charge magnétique et d'un étui de transport dans le package fait partie des points particulièrement appréciables.

La station permet de recharger facilement la manette entre deux sessions de jeu et ajoute une touche esthétique à votre setup gaming. Concrètement, il suffit de poser la manette sur son socle pour qu'elle commence à se charger, une solution bien plus élégante et pratique que de devoir brancher un câble à chaque fois. L'autonomie de la batterie se situe aux alentours de 30 heures avec un éclairage statique et environ 20 heures avec des effets lumineux dynamiques, ce qui représente des valeurs tout à fait convenables pour une manette sans fil dotée d'un système d'éclairage.

L'étui de transport rigide fourni permet quant à lui de protéger efficacement la manette lors de déplacements, un accessoire souvent vendu séparément chez la concurrence. Le câble USB-C de 3 mètres inclus offre une longueur confortable pour jouer en mode filaire tout en rechargeant la batterie.

Ce qu'on n'est pas sûrs d'avoir aimé

Une ergonomie globalement réussie mais avec quelques réserves

Si la prise en main générale s'avère confortable grâce au revêtement texturé non-collant des poignées, certains aspects ergonomiques suscitent des interrogations.

Les quatre boutons programmables situés à l'arrière de la manette diviseront l'opinion : soit on les trouve parfaitement positionnés et agréables à utiliser, soit on estime qu'ils sont trop proches les uns des autres et trop faciles à activer par inadvertance.

C'est la perfecte illustration de la dimension subjective de l'ergonomie, fortement dépendante de la morphologie des mains et des habitudes de jeu de chacun. Il convient donc de prendre en compte cette potentielle sensibilité aux pressions accidentelles, particulièrement problématique dans les jeux compétitifs où une activation involontaire peut avoir des conséquences fâcheuses.

Par ailleurs, le positionnement et la résistance de ces boutons ne sont pas modulables, contrairement à certaines manettes concurrentes qui offrent cette possibilité.

Une suite logicielle fonctionnelle mais perfectible

Le logiciel PowerA Gamer HQ permet de personnaliser divers aspects de la manette comme les zones mortes des sticks et des gâchettes, l'assignation des boutons arrière, les paramètres de vibration et bien sûr l'éclairage RGB. Il autorise également la création et la sauvegarde de différents profils, ce qui s'avère pratique pour passer rapidement d'une configuration à une autre selon le jeu.

Si les fonctionnalités de base sont présentes, on a noté des problèmes de fiabilité, le logiciel ne conservant pas toujours correctement les paramètres enregistrés. L'interface manque parfois de réactivité et l'expérience utilisateur pourrait être plus intuitive.

Ces désagréments n'empêchent pas l'utilisation de la manette dans des conditions optimales, mais ils constituent néanmoins un point d'amélioration pour PowerA, d'autant plus que le logiciel représente une composante importante de l'écosystème d'un périphérique gaming moderne.

Ce que l'on a moins aimé

Des limitations techniques difficiles à justifier à ce prix

Pour une manette positionnée à 150€, l'absence de connectivité Bluetooth constitue une lacune significative. On a bien conscience que la manette est prévue pour Xbox, mais le contrôleur se connecte exclusivement via un dongle USB 2.4GHz, ce qui assure certes une latence minimale, mais limite considérablement la polyvalence d'utilisation, notamment avec les appareils mobiles ou les ordinateurs dépourvus de ports USB-A disponibles.

De plus, la station de charge ne fait pas office de prolongateur pour le dongle, ce qui implique l'utilisation de deux ports USB distincts si l'on souhaite maintenir la station connectée en permanence.

Autre point décevant : l'utilisation de membranes caoutchouc (rubberdomes) pour les boutons d'action plutôt que des microswitches, technologie pourtant attendue sur un produit de cette gamme de prix. Les microswitches offrent généralement une meilleure sensation tactile et une durabilité supérieure, leur absence ici surprend et déçoit les joueurs exigeants habitués aux produits haut de gamme.

Des fonctionnalités "pro" aux performances variables

Les trigger-stops (limitations de course des gâchettes) s'avèrent moins efficaces que prévu, même dans leur réglage le plus restrictif.

Alors que cette fonctionnalité est censée offrir un avantage tangible dans les jeux de tir en réduisant le temps de réaction, l'implémentation de PowerA laisse à désirer. La course reste trop importante pour permettre un gain significatif en réactivité, ce qui constitue une déception pour les joueurs compétitifs qui constituent pourtant une partie importante de la cible de ce type de produit.

Cette déficience est d'autant plus frustrante que des concurrents directs comme Razer ou Scuf proposent des systèmes de limitation de course plus efficaces sur leurs manettes haut de gamme. Il s'agit là d'un compromis technique difficile à accepter pour un produit qui prétend offrir des fonctionnalités avancées destinées aux joueurs exigeants et qui se positionne sur un segment tarifaire élevé.

Un rapport qualité-prix discutable

Le positionnement tarifaire à 149,99€ place cette manette dans la catégorie premium, où la concurrence est féroce et où les attentes des consommateurs sont légitimement élevées.

Si l'aspect visuel et certaines fonctionnalités comme les sticks à effet Hall ou encore les accessoires fournis justifient en partie ce tarif, d'autres manques sont plus difficiles à excuser.

PowerA propose par ailleurs le Fusion Pro 4 filaire, doté de caractéristiques similaires (hormis l'éclairage RGB et la connectivité sans fil) pour un prix nettement inférieur, ce qui soulève des questions quant à la différence de prix pour les fonctionnalités sans fil et esthétiques.

Dans cette gamme de prix, des alternatives comme le Turtle Beach Stealth Ultra offrent des fonctionnalités comparables, parfois plus complètes. Il convient donc de bien évaluer l'importance accordée à l'aspect visuel unique de cette manette par rapport à ses quelques limitations techniques avant de procéder à l'achat.

Crache ton mot de puissance, Myrhdin

Le PowerA Fusion Pro Wireless Lumectra est une manette qui brille autant par son design unique que par ses fonctionnalités techniques avancées.

Les technologies à effet Hall et Quick-Twist, associées à une ergonomie globalement réussie, en font un contrôleur performant pour la majorité des joueurs.

Si l'éclairage RGB spectaculaire justifie en partie son prix élevé, certaines limitations comme l'absence de Bluetooth ou les trigger-stops peu efficaces nuancent notre enthousiasme.

Une belle réussite esthétique qui s'accompagne de quelques compromis techniques que tous ne seront pas prêts à accepter.

Ce test a été réalisé par Myrhdin avec un produit fourni par le constructeur. Sa rédaction n'est le fruit d'aucune transaction financière entre le rédacteur ou JeuxOnLine et le constructeur ou les entreprises le représentant.