Test de la manette MG-X de Nacon - La même, mais différente

Il y a quelques mois de ça, notre collègue et néanmoins ami Glaystal testait pour vous la manette MGX - Pro de Nacon, pensée pour le cloud gaming. Entre ces manettes et les écouteurs intraauriculaires, vous voyez que nous restons en quête du combo idéal pour le cloud gaming sur mobile. Le Xbox Game Pass est reconnu comme un excellent programme de fidélité, GeForce Now se fait aussi sa place petit à petit, mais l'offre de cloud gaming de Microsoft parle énormément à une population qui est de plus en plus nomade.

Nacon nous a proposé de prendre en main une autre manette, la MG-X pas Pro. Qu'avons-nous à en dire ?

Ce qu'on a aimé

Le design dans son ensemble

La Nacon MG-X  ne cache pas son jeu : au premier coup d'oeil, on voit qu'on a affaire à une manette dédiée aux smartphones. Sans doute le bon gros trou au milieu de la manette prévu pour accueillir votre mobile qui vend la mèche.

Le look est simple, sobre et efficace, les quelques touches de couleurs utilisées ne dépayseront pas les utilisateurs de la manette officielle Xbox, puisqu'elles n'ornent que le quatuor de boutons ABXY sur la partie droite de la manette. Le reste de la façade de la manette est tout aussi traditionnel, avec les joysticks concaves asymétriques, deux gâchettes, deux bumpers, une croix directionnelle...

Le seul "choc" est l'exil du bouton Xbox (qui fait aussi office de bouton on/off) sur la partie inférieure gauche de la poignée droite. Ça aurait été effectivement difficile de le garder en plein centre. Il ne saute pas vraiment aux yeux, mais vu sa fonction de gestion de l'alimentation, ce n'est pas forcément plus mal qu'il soit en dehors du chemin des doigts les moins dégourdis.

C'est sur l'arrière de la manette qu'apparait une nouvelle particularité importante : des portions bombées dans la coque tout en plastique qui font office de poignées et recouvertes d'une texture... alvéolée ? qui aide à la prise en main. Ces poignées discrètes sont une variante originale par rapport à la MG-X Pro qui avait pris le parti de reproduire plus ou moins les poignées de la manette de Xbox. Dans tous les cas, le travail de Nacon fonctionne bien, car c'est très naturellement que nos doigts épousaient les formes ondulantes du verso de la manette.

La stabilité offerte au téléphone

L'installation est simple : tenez la poignée droite dans votre main, tirez sur la poignée gauche pour agrandir l'orifice prévu pour accueillir votre téléphone, relâchez, profitez. Voilà. Votre téléphone est maintenant pris en étau et pas près de se casser la binette par surprise, même en cas d'à-coups. Honnêtement, on l'a pourtant secoué, c'est dans tous les cas la manette qui a fini par nous échapper des mains plutôt que le téléphone qui s'est délogé de son emplacement.

La seule circonstance qui est venue à bout de cet étranglement est une tape malvenue sur la partie gauche du téléphone qui ne repose pas sur le grip en plastique qu'on retrouve sur la partie droite de la manette.

Sinon, entre la force du serrage et le grip en plastique, il est bien difficile de faire courir de vrais risques à votre mobile, tant que sa taille ne dépasse pas trop les 6" de diagonale. On mettra un petit avertissement cependant pour illustrer la force des ressorts utilisés : faites bien gaffe au moment de retirer votre téléphone, la poignée gauche se rabattra très rapidement et sans que vous puissiez vraiment la stopper si vous vous faites surprendre, donc attention au pinson !

La mise en route rapide et intuitive

On va en profiter pour rappeler que cette manette est exclusivement prévue pour fonctionner sous Android, les possesseurs d'iPhone devront s'orienter vers des alternatives chez des concurrents.

Pour un possesseur de téléphone Android, par contre, c'est à la limite du plug and play. Allumez la manette via le bouton Xbox, appuyez longuement sur le bouton Bluetooth sur l'une des tranches, associez la manette à votre téléphone. Voilà, GG no re, comme disent les boomers, et d'ailleurs plutôt littéralement, parce qu'une fois que vous l'avez fait, plus besoin de répéter cette procédure, votre manette sera reconnue automatiquement.

Pour le fun, on a voulu tester les distances maximales de connexion, mais on ne partagera pas de valeur à l'emporte-pièce ici car on a bien conscience que ça variera d'un téléphone à un autre. Dans tous les cas, on a toujours réussi à jouer sans problème même à plusieurs mètres de notre téléphone, ce qui dépasse de très loin nos attentes pour une manette qui est prévue pour être accrochée à votre téléphone.

La relativement bonne autonomie

On a eu l'occasion de la décharger complètement deux fois : la première charge a tenu 14 heures, la seconde 15 heures. C'est carrément honnête par rapport à la durée de vie moyenne d'une charge sur une batterie rechargeable de manette de Xbox.

La charge se fait en USB-C, tout simplement, en branchant la manette sur sa tranche inférieure. Le périphérique s'est chargé les deux fois en environ deux heures.

Ce qu'on a moins aimé

La partie droite de la manette

Alors ça va sonner comme une hérésie aux fans de Microsoft mais sur ce modèle précis, on aurait peut-être prôné une disposition symétrique des joysticks de la manette. Le joystick droit est en effet un peu trop bas (pour nous, peut-être ?) et nous a régulièrement forcé à faire de la gymnastique du pouce pour pouvoir l'atteindre dans le feu de l'action.

Alors, il appartient de préciser que c'est peut-être nous qui sommes conditionnés par des années de PlayStation Vita. On devrait sans doute passer un peu plus de temps sur notre Switch qui a une disposition similaire mais qui semble on ne sait trop pourquoi plus optimisée.

Des gâchettes assez moyennes

L'ensemble des boutons sont de bonne facture. Les touches ABXY sont peut-être un peu dures et bruyantes de prime abord, mais on ne doute pas qu'après quelques semaines d'utilisation, il n'en sera plus rien. Par contre, on a l'impression qu'il n'en sera pas de même pour les gâchettes.

Elles sont rigides et n'offrent absolument aucune sensation de retour ou de dosage. Vous appuyez, mais vous n'avez aucune sensation d'où vous en êtes. Sur un FPS, par exemple, vous ne savez pas vraiment où vous en êtes sur l'échelle du "double tap" ou du "full auto" sur la course de la gâchette. C'est un vrai handicap sur au moins deux types de jeu, les FPS, donc, et les jeux de conduite sportive.

Les ports inaccessibles

Nacon n'a pas pensé à fournir une solution qui permettrait de par exemple charger votre téléphone pendant que vous jouez. C'est aussi pour ça que l'autonomie est relativement bonne... Au final, vous finirez toujours par devoir recharger votre téléphone avant que les batteries de la manette ne se vident !

Autre exemple problématique, même si les écouteurs sans fil se sont somme toute généralisés depuis le lancement des Air Pods : il est impossible d'utiliser un casque filaire, à moins que ce soit un des rares modèles avec un port jack sur la tranche.

La taille

La boîte seule de cette manette fait plus de 20 centimètres, la photo ci-contre illustre parfaitement le souci sans qu'il y ait vraiment besoin d'en dire plus.

Ce ne fut pas un vrai problème pour nous, ça en sera sans doute un pour certains. Même si elle est bien plus étroite que la version Pro et ses longues cornes de manette de Xbox, elle reste extrêmement longue. Cela passe dans la majorité des sacs à dos, voire même dans des poches de manteaux, mais c'est quand même potentiellement encombrant.

Le prix

Du coup, au regard de tout ça, le prix de vente maximum conseillé de 89,99 € est une bonne dragée à avaler.

Crache ton Gérard Majax, Myrhdin

C'est compliqué de recommander sans concession cette manette somme toute relativement spéciale.

La proposition est solide, c'est juste l'exécution qui pêche un peu avec de très bonnes idées qui côtoient des éléments clairement améliorables.

Ce test a été réalisé par Myrhdin avec un périphérique fourni par le constructeur. Sa rédaction n'est le fruit d'aucune transaction financière que ce soit entre le rédacteur ou JeuxOnLine et le constructeur ou les entreprises le représentant.