Test des Moray, les moniteurs intraauriculaires de Razer

On teste beaucoup d'écouteurs sans fil, mais depuis quelque temps, les IEM, les moniteurs intraauriculaires, connaissent un regain de popularité, notamment parmi les streamers et sur la scène esport. Quoi ? Une nouvelle tendance ? Il n'y a qu'un pas pour que Razer débarque !

Moray, un nom qui ne nous rajounit clairement pas, car c'est une dénomination que la marque Razer a déjà utilisé par le passé, il y a plus de dix ans de celà, pour une première génération d'écouteurs intraauriculaires. Les voilà ressuscités bien des années plus tard sous la forme là encore d'appareils intraauriculaires, conforme à leur animal éponyme, mais cette fois-ci sous la forme d'IEM.

Mais, c'est quoi un IEM ?

On cite notre dernière définition de la chose sans aucune once de honte, c'était dans le test des Kimura d'Antlion.

Alors... Comment le dire en quelques mots... Vous avez été à un concert au cours des... 20 dernières années ? Ou alors vous avez vu une émission télé avec une performance "live" d'un chanteur ? Un IEM, pour in-ear monitor, ou moniteur intra-auriculaire pour ceux qui auraient loupé les cours d'anglais de Mme Maïsseu, c'est ce qu'il porte dans les oreilles, généralement pour avoir le retour direct au plus profond de leurs oreilles en les isolant autant que faire se peut de leur environnement.

Il y a un attrait de plus en plus important pour cette technologie, car certains segments bien spécifiques, comme les créateurs de contenus ou les joueurs pros, aiment respectivement le confort de ces moniteurs par rapport au port d'un casque toute la journée, quand les joueurs pros apprécient d'avoir les sons les plus importants à quelques millimètres de leurs tympans.

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Razer est donc le premier (du moins, à notre connaissance) des grands fabricants d'accessoires informatiques à se lancer sur ce segment. On vous dit ce qu'on a pensé de cette première mouture, qui, on n'en doute pas, sera améliorée comme son vénérable ancêtre par une version + ou v2.

Ce qu'on a aimé

L'ergonomie et le confort

C'est rare qu'on le dise, mais Razer a vraiment frappé fort sur ce point.

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Comme tous les IEM, le premier contact avec les Razer Moray est de se dire "Mais comment diable vais-je pouvoir mettre cela en place correctement dans mon oreille" ou à tout le moins "OK, par où je commence ?".

La réponse est toute simple avec les Moray : ne vous posez même pas la question. Choisissez votre embout, glissez-le dans votre conduit auditif puis faites tourner le moniteur sui lui-même jusqu'à ce qu'il épouse confortablement la forme de votre esgourde, avec son câble tressé passant sans même réellement reposer sur le dessus de votre oreille.

Une fois en place, vous pouvez absolument headbang sur vos morceaux favoris sans aucune crainte qu'ils se détachent ou ne tombent. Une vraie victoire pour Razer, qui ne déçoit pas au premier contact de la première caractéristique de ce produit.

Sur la durée, leur extrême légèreté (on les a pesé sous les 15 grammes avec les embouts) fait que, comme pour quasiment tous les IEM, vous oubliez même que vous les portez.

Une réussite sur toute la ligne pour ce qui est de l'ergonomie, chapeau bas, Razer.

Les embouts supplémentaires

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Razer embarque pas moins de trois tailles d'embouts différentes, déclinés en silicone et en mousse à mémoire de forme.

Étant donné qu'ils sont partie prenante de l'aspect isolation phonique des moniteurs, le choix de la bonne taille d'embouts est important.

À titre personnel, on ne jure que par les embouts en mousse à mémoire de forme, qui sont de loin les plus adaptés à une isolation totale.

Ils sont certes peut-être moins résistants sur le long terme s'ils ne sont pas entretenus comme il se doit, mais l'isolation qu'ils offrent dans notre cas est de loin supérieure à celle des embouts en silicone.

Ce sur quoi notre cœur balance

Le son

Le son est globalement équilibré et satisfaisant sur le court terme, mais à force d'utilisation, on se rend compte qu'il manque d'un je ne sais quoi : la scène sonore est juste extrêmement plate et fade. Pas vraiment de souci sur les médiums, qui sont bien présents et clairs. Le souci, par contre, vient de la différence de traitement entre les aigus et les basses.

C'est peut-être lié à l'utilisation de plus en plus fréquente d'IEM par les joueurs compétitifs de FPS, mais les aigus sont très bien représentés et permettent facilement de localiser et d'identifier bruits de pas ou effets très légers.

Au niveau des basses, qui sont souvent plus importantes dans les jeux où la bande-son joue un rôle plus prédominant d'accompagnement dans le déroulement de l'histoire, ce n'est clairement pas la même histoire. Certains se réjouiront sûrement qu'elles ne sont pas trop fortes, à titre personnel, il nous a manqué un tantinet de patate dans les oreilles.

Ce n'est pas un mauvais point en soi, mais il est important d'en avoir conscience au moment de son achat : si vous êtes intéressés par ces IEM pour le confort sur les longues sessions de jeu, il est fort probable que les jeux auxquels vous jouez le plus pourraient vous amener à vous raviser.

Ce qu'on a moins aimé

L'absence de microphone intégré

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C'est sans doute le point qui nous conforte le plus dans notre décision de présenter ces moniteurs comme un accessoire créé par Razer à l'attention des créateurs de contenus familiers de leur écosystème plus que pour le joueur lambda : les Razer Moray n'embarquent pas de micro, et il faudra donc un micro externe pour communiquer avec vos partenaires de jeu ou vos auditeurs.

Cela tombe bien, Razer eux-même en propose quelques-uns, dont certains qu'on a pu tester dans nos colonnes. Après, peut-être que certains y verront une opportunité d'utiliser un accessoire comme les Antlion ModMic.

En tout cas, ce ne sera normalement pas un souci pour tout aspirant créateur de contenu qui, normalement, investi rapidement dans un microphone de bonne qualité.

L'absence de réglages dans Synapse

En vrai, c'est un peu vache de notre part de mettre cet élément dans les points négatifs, car on sait à quoi s'attendre dès l'achat, en théorie. Les Razer Moray sont des écouteurs passifs, donc ils ne peuvent utiliser que leurs réglages de base, certes sublimés par la certification THX, mais ça n'en reste pas moins une anomalie pour Razer qui cherche toujours à nous faire utiliser Synapse; leur suite logicielle, pour la moindre raison.

Pas de rétro-éclairage, pas de batterie, pas d'égaliseur... Est-ce que le Moray n'est pas en fait un premier pas vers une rédemption de Razer ?

Comment ça, on rêve ?

Le prix

Le retour de l'argument sempiternel de Razer. 149,99€, prix de vente maximum conseillé, c'est cher, voire très cher pour des IEMs avec ces quelques options et cette qualité de son.

Attention : c'est tout à fait raisonnable à l'échelle globale de prix des IEM. Vous en trouvez des tout à fait acceptables pour moins de cent euros, mais la montée en qualité du son ou de la résistance sur la durée fait facilement monter les prix dans les 300, 500, voire 1 000 euros et plus.

Cependant, le confort absolu de la solution proposée par Razer ne suffit pas à pallier l'absence d'étincelles sur le plan du son ou des options. Par exemple, les Kimura d'Antlion qu'on a testé sont soit un petit peu plus ou un petit peu moins cher en fonction du modèle choisi, offrent une meilleure scène sonore et, surtout, embarquent un micro totalement absent des Razer Moray.

Au niveau du son à proprement parler, il n'y a pas nécessairement besoin de mettre des centaines d'euros pour trouver mieux : une seule suffit. On a eu l'occasion d'essayer dernièrement (sans pouvoir les tester en profondeur) les Orchestra Lite de chez Kiwi Ears, qui sont certes moins confortables, mais qui offrent un son qui dépasse de très loin ce que fournissent les Razer Moray, le tout pour 249 USD.

Crache ta gorgone, Myrhdin

Vraiment difficile de savoir sur quel pied danser au moment d'écrire la conclusion de cet article.

Honnêtement, sur le critère seul du confort, on pourrait dire que oui, ces IEM valent les 149€ demandés par Razer pour les acheter. Parce que oui, on ne sait trop comment, soit par le plus grand des hasards, soit par on ne sait trop quelle sorcellerie, ils ont réussi à produire des IEM qui passent parfaitement sur nos esgourdes et sur les oreilles de nos proches sans gêne.

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Cependant, on parle d'écouteurs avant tout, et la qualité audio est par trop moyenne pour justifier ce prix à nos yeux. On est pourris gâtés en ce sens qu'on a l'occasion de tester beaucoup de produits et que du coup, il est rapidement plus naturel pour nous d'être plus exigeants, mais il faudrait être sourd, ou alors être sur le marché d'une scène sonore aussi spécifique que celle proposée par les Razer Moray, pour dire que le son qui en sort est bon ou excellent.

Troisième cas de figure, être le genre de "créateurs de contenu" qui veut s'assurer de continuer à recevoir les échantillons en dotation pour faire des photos avec son micro Razer, sa barre de son Razer, son tapis de souris Razer et son clavier Razer, mais ceci est une autre histoire.

En l'état, qu'un joueur de Valorant, ou de CSGO nous dise qu'il y trouve son compte, soit. Qu'un streamer de jeux de rôles ou de jeux immersifs nous dise que c'est un orgasme auditif à chaque session (on ne nie pas que l'enfilage de l'IEM pourrait ne pas en laisser certains indifférents), on aura un peu plus de mal à le croire ou on lui dira de 1) se laver les conduits auditifs, 2) essayer ne serait-ce qu'un autre casque de Razer pour se rappeler ce qu'est du vrai bon son.

Si vous avez déjà essayé des IEM et que vous aimez bien le principe, mais que vous n'avez pas trouvé chaussure à votre pied, les Razer Moray peuvent peut-être vous faire sauter le pas confortablement contre monnaie sonnante et trébuchante.

Si vous êtes un mélomane à la recherche d'écouteurs confortables, légers et qui vous permettent de profiter pleinement de vos sons favoris, vous trouverez sans doute un autre prince charmant.

Ce test a été réalisé par Myrhdin avec un périphérique fourni par le constructeur. Sa rédaction n'est le fruit d'aucune transaction financière entre JeuxOnLine et le constructeur ou les entreprises le représentant.

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