Test de la Razer Kishi v2 - Une manette de jeu mobile au nom ragoûtant
On vous emmène à la découverte d'une des meilleures manettes pour le jeu sur téléphone portable sur Android, un projet de Razer pour lequel il n'y avait très certainement aucun Français dans l'équipe en charge du naming du produit.
Ca fait maintenant plusieurs mois qu'on vous propose des tests de manettes prévues pour transformer vos téléphones portables en consoles de jeu portable. On a touché à plusieurs marques, que ce soit Turtle Beach avec l'Atom ou encore principalement Nacon avec notamment la MG-X.
C'est cependant un marché sur lequel bon nombre de constructeurs sont actifs : Logitech ne s'y est pas lancé en préférant développer leur propre "console" portable, mais Razer s'est positionné sur le marché dès 2020, en sortant la Kishi, un accessoire plug and play pour donner à votre téléphone de fausses allures de Steam Deck avant l'heure.
Avance rapide de quelques années, et en 2022, Razer sort une v2 de la Kishi, que l'on a eu l'occasion de prendre en main, certes un peu après la bataille, mais dont on tenait malgré tout à vous parler.
Ce qu'on a aimé
Le design
Simple, sobre et efficace, c'est assez rare pour le signaler sur un produit Razer, mais force est de constater qu'ils arrivent aussi à faire des produits sans bling bling.
Cette manette est entièrement composée de plastique noir mat lisse. Seule exception, les grips sur les poignées pour assurer une meilleure prise en main. La volonté d'épurer le design a même entraîné la disparition des couleurs sur les boutons de la manette, qui est donc intégralement noire et blanche : pas une gêne pour les joueurs les plus habitués, mais cela gênera sans doute les joueurs plus habitués à suivre le repère visuel de la couleur des boutons dans le cadre de séances de QTE.
L'ensemble est relativement robuste, il y a un peu de jeu par endroits au niveau des jointures mais rien qui ne nous ait inquiété lors de notre prise en main. On le met sur le compte d'un petit sacrifice pour donner à la manette la souplesse nécessaire pour accueillir une grande variété de téléphones.
Les joysticks nous semblent peut-être un peu plus aplatis que de coutume sur une manette Xbox, ce qui n'est pas nécessairement incohérent avec la volonté de Razer de présenter cette manette comme une manette facilement transportable qui tiendrait dans la poche. Dans les faits, repliée, c'est fort possible de la glisser dans une poche de pantalon, mais autant vous dire que la marche est des plus inconfortables. Par contre, elle s'adapte sans souci à une doublure de manteau.
Élément intéressant cependant, la présence d'évents sur la tranche droite de la manette. On s'est posé la question de leur utilité pendant un temps, car on ne voyait pas l'utilité d'une aération à cet endroit précis sur le téléphone, avant de se rappeler que non, tout le monde ne jouait pas tout le temps avec un casque sur les oreilles (on devrait peut-être dire que non, tout le monde ne doit pas tester des périphériques sur chacun des créneaux de jeux qu'il a à sa disposition) et que cet évent est en fait là pour mieux laisser passer le son de votre téléphone si vous jouez sans casque. Il fallait y penser.
L'aspect plug and play
On a fait le test, un enfant de sept ans arrive à l'utiliser, cela devrait donc être à la portée du JOLien moyen. Bon, on a la sueur au front quand ils la manipulent parce que ce n'est clairement pas un produit en béton armé, mais ils y arrivent sans casse.
Dans l'ordre, vous installez la partie supérieure de votre smartphone dans la partie gauche de la manette, vous étirez la partie de droite, jusqu'à ce que vous puissiez poser à plat votre téléphone et insérer le port USB-C mâle de la Kishi dans le port USB-C femelle de votre téléphone portable.
Libre à vous d'en profiter pour donner une leçon de choses à vos petites têtes blondes testeuses et passer des abeilles et des fleurs à quelque chose de plus concret, mais en l'état, votre smartphone, une fois appareillé, tiendra bien plus la route que les trois minutes de Papa dans Maman. Enfin, comme Papa dans Maman, il tient la route tant que les positions et les mouvements ne sont pas totalement hors de contrôle.
Et voilà, c'est tout ce que vous aviez à faire, vous pouvez dès maintenant utiliser la manette, sans aucun appareillage Bluetooth.
La compatibilité avec un bon nombre de téléphones
Les capacités d'extension de la Kishi lui permettent d'être compatible avec bon nombre de téléphones. Les dimensiosn généreuses de l'espace d'accueil au coeur de la manette permettent d'y loger la plupart des smartphones les plus populaires des dernières années.
Razer fournit sur son site une liste absolument non exhaustive des périphériques compatibles : Samsung Galaxy S9/S9+/S10/S10+/S20 Series/ S21 Series/S22 Series/Note 8/Note 9/Note 10/Note 10+; Google Pixel 2/2 XL/3/3XL/4/4XL/ 5 Series/ 6 Series; bien évidemment Razer Phone 1 et Razer Phone 2.
Dans l'absolu, les trois téléphones qu'on avait à disposition n'étaient pas dans cette liste (trois marques différentes : OnePlus, Huawei, Redmagic) et tous ont pu être installés sans soucis. On aurait tendance à dire que le critère le plus important à prendre en compte est l'épaisseur de votre téléphone, surtout quand la tendance actuelle est aux objectifs photos plus volumineux à l'arrière des téléphones. Si votre appareil fait plus d'un centimètre d'épaisseur, essayez la manette avant de l'acheter.
D'un point de vue software, un périphérique en Android 9.0 ou plus ne devrait a priori pas rencontrer de problème
L'absence de batterie et donc de durée de vie
La manette se branche en USB-C, elle n'offre pas de mode sans fil. Pas de Bluetooth, donc, ou de connexion 2,4 GHz, donc pas d'autonomie de la manette à proprement parler.
La seule durée de vie à prendre en compte est la durée de vie de la batterie de votre téléphone portable, car c'est lui qui alimentera la manette. Cette dernière n'est pas particulièrement gourmande sur un téléphone récent, mais les smartphones un peu plus vieillots ou dont les batteries sont restées quelques nuits entières de trop en recharge sur le secteur devront peut-être surveiller la consommation d'un peu plus près.
Et encore, c'est un quasi non-problème au regard du point suivant, dans l'absolu.
La recharge tout en jouant
On ne vous le recommande pas, surtout si votre smartphone est l'un de ces smartphones pour lesquels c'est la croix et la bannière de changer la batterie et que recharger votre téléphone tout en jouant est dans bien des cas une source de baisse d'autonomie rapide de la batterie de votre téléphone, mais oui, vous pouvez recharger votre téléphone tout en jouant, ce qui n'est pas le cas dans une immense majorité des autres manettes que nous avons pu tester.
Pour ceux d'entre vous qui auraient un vieux téléphone qu'ils souhaiteraient dédier à ce but de jouer à des jeux en mode mobile sur leur canapé, c'est par contre une très bonne nouvelle.
Razer vous propose en effet sur la partie droite de la Kishi un port USB-C qui permet de recharger son téléphone alors même qu'il est dans la manette. On a même été surpris, mais la position du câble est bien pensée et ne gêne pas votre session de jeu, ce qui vous permet de jouer pendant des heures sans avoir d'arrière-pensée, on le répète, si vous êtes prêts à sacrifier le téléphone sur lequel vous jouez.
Ce qu'on a moins aimé
Une application dispensable
La manette est associée à l’application Razer Nexus disponible sur le Google Play Store, mais vous n'en avez pas besoin pour l'utiliser. C'est une espèce de hub glorifié qui centralise tous les jeux auxquels vous pouvez jouer à la manette installés sur votre téléphone.
En soi, l'idée est intéressante, mais mal exécutée. L'application ne se lance pas systématiquement quand on demande à la faire apparaître via le bouton destiné à cet effet sur la manette. Les visuels utilisés sont, on ne sait trop pourquoi, en une résolution extrêmement basse qui les rend tout pixellisés sur votre téléphone. Enfin, et c'est sans doute là où le bât blesse le plus, l'application se propose de vous recommander des jeux similaires à ceux installés sur votre appareil, mais la sélection est soit abyssalement à côté de la plaque soit très pauvre. On ne sait pas si ces suggestions sont automatisées ou gérées par une équipe interne chez Razer, mais dans un cas comme dans l'autre, il faut sérieusement revoir la copie.
Ce ne fut cependant pas trop gênant lors de notre prise en main, vu qu'on joue presque exclusivement aux jeux du Game Pass dans le cloud et qu'on a donc un hub supplémentaire digne de ce nom. L'application n'était donc utilisée que pour mettre à jour le software embarqué et remapper les touches, enfin, les seules touches M1 et M2 qui sont la seule différence par rapport à une manette de type Xbox.
Les coques sont à proscrire
C'est un point à prendre en compte pour les utilisateurs de téléphones volumineux : si vous utilisez une coque, notamment rigide, vous pourriez rencontrer des difficultés à l'insérer dans les griffes qui sont sensées le maintenir en place dans la manette. Alors, oui, vous pouvez l'enlever, mais on aurait peut-être préféré une solution donnant uun peu plus de liberté quitte à avoir une vis à serrer pour maintenir l'appareil en place.
Pas de jack 3,5mm
Appelez-nous vieux jeu, mais on a quand même tiqué que Razer ait pensé à laisser des ouvertures pour laisser le son mieux circuler, trouver un emplacement pour sa prise de charge qui ne gêne pas vos sessions de jeu, mais ait complètement zappé de proposer une solution pour brancher un simple casque sur un jack 3,5mm.
En soi, on a bien conscience que la part des casques sans fil est de plus en plus grande, force est de constater que c'est le préiphérique qui représente la grande majorité de nos tests ces derniers mois dans le domaine (on vous renverra aux tests récents des Logitech G Fits ou du Creative Outlier Free Pro). Mais on reste quand même déçu que l'effort d'adaptation aux besoins du plus grand nombre de joueurs n'ait pas été poussé jusqu'au bout par Razer.
Crache ta gorgone, Myrhdin
La Razer Kishi v2 se veut une réponse du berger à la bergère.
Avec cette Kishi v2, Razer essaye de se remettre à niveau et le fait de manière tout à fait convaincante avec un design amélioré et des fonctionnalités très pratiques pour les utilisateurs : c'est devenue sans nul doute une des toutes meilleures manettes mobiles pour les utilisateurs de téléphones Android, malgré ses quelques manquements (notamment l'application Nexus tout à fait dispensable).
Cependant, on ne peut s'empêcher de s'interroger et d'être un peu déçus : la Razer Kishi v2 semble juste rattraper son retard sur le Backbone One, selon ce qu'on a pu en lire dans la presse (nous avons formulé une demande d'échantillon pour nous faire notre propre idée sur la question, pour l'instant sans réponse de la part du fabricant), mais ne semble pas avoir proposé de réelles nouveautés (si ce n'est les boutons M1 et M2) par rapport au premier produit de leur concurrent.
La balle est dans le cas de Backbone, maintenant, et on attend avec impatience de voir et tester leur réponse à Razer !
Ce test a été réalisé par Myrhdin avec un périphérique fourni par le constructeur. Sa rédaction n'est le fruit d'aucune transaction financière que ce soit entre le rédacteur ou JeuxOnLine et le constructeur ou les entreprises le représentant.
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