Test - Beyerdynamic Aventho 300 : du potentiel, mais à quel prix...
L'Aventho 300 de Beyerdynamic mise sur une autonomie record et des fonctionnalités premium, mais sa signature sonore problématique l'empêche de rivaliser avec l'élite des casques sans fil.
Le constructeur allemand Beyerdynamic tente un coup de maître avec l'Aventho 300, son nouveau casque sans fil premium qui embarque les célèbres transducteurs Stellar.45 de ses modèles studio. Affiché aux alentours de 400 euros, ce casque à réduction de bruit active promet de concurrencer les références que sont les Sony WH-1000XM5 ou les Bose QuietComfort Ultra (ou si on pousse l'agenda, les Apple AirPods Max pour l'approche nomade et ANC).
Avec une autonomie colossale annoncée, des fonctionnalités modernes comme le Dolby Atmos et une construction soignée, l'Aventho 300 semblait avoir tous les atouts pour séduire. Malheureusement, la réalité s'avère plus nuancée, notamment du côté de la restitution audio qui constitue pourtant le cœur de métier de la marque.
Ce qu'on a aimé
Une autonomie qui pulvérise la concurrence directe
L'autonomie constitue indéniablement le point fort majeur de l'Aventho 300. Nous avons mesuré une endurance exceptionnelle de plus de 65 heures avec la réduction de bruit activée, soit largement plus que la plupart de ses concurrents directs ou même que les 50h annoncées par le marketing de Beyerdynamic.
À titre de comparaison, les Bose QuietComfort Ultra plafonnent à 24 heures, tandis que les Dali IO-8 atteignent environ 30 heures. Cette endurance exceptionnelle s'accompagne d'une charge rapide efficace qui délivre 5 heures d'écoute en seulement 10 minutes via USB-C. Pour les utilisateurs nomades ou les grands voyageurs, cet avantage représente un argument de poids qui peut compenser d'autres lacunes.
Une connectivité moderne et complète
Beyerdynamic a soigné la partie connectivité avec le Bluetooth 5.4 et une palette de codecs impressionnante. L'Aventho 300 supporte les standards SBC et AAC, mais aussi les codecs aptX Adaptive et aptX Lossless pour une qualité audio optimale avec les sources compatibles.
Le multipoint Bluetooth permet de connecter simultanément deux appareils, une fonctionnalité appréciable au quotidien. La présence d'entrées filaires USB-C et jack 3,5 mm élargit encore les possibilités d'utilisation, d'autant que nous avons constaté une légère amélioration de la qualité sonore en connexion filaire.
Des fonctionnalités premium bien intégrées
L'Aventho 300 ne manque pas d'équipements modernes.
Le Dolby Atmos avec suivi de tête fonctionne correctement et apporte une spatialisation subtile sans dénaturer les enregistrements. L'application Beyerdynamic, claire et intuitive, propose un égaliseur 5 bandes personnalisable (on aurait pu attendre un 10 bandes, cependant) ainsi que plusieurs préréglages.
Les commandes tactiles sur l'oreillette droite répondent correctement malgré quelques délais occasionnels, et la pause automatique lors du retrait du casque s'avère pratique.
La qualité de construction mêle métal, plastique et similicuir avec un rendu premium, complétée par un étui rigide de qualité et une pochette de transport plus compacte.
Ce qu'on n'est pas sûrs d'avoir aimé
Un confort perfectible selon la morphologie
Le confort de l'Aventho 300 présente des aspects contrastés.
Si le casque offre un bon maintien avec des coussinets moelleux, son poids conséquent de 319 grammes se fait rapidement sentir lors d'écoutes prolongées.
La pression exercée sur les oreilles, bien que non douloureuse, reste notable et peut gêner lors de sessions marathon.
Nous avons également constaté un échauffement des coussinets après quelques heures d'utilisation, particulièrement problématique pour les sessions d'écoute que l'autonomie exceptionnelle du casque permet pourtant d'envisager.
Une réduction de bruit correcte sans plus
L'ANC de l'Aventho 300 fait le travail sans exceller.
Efficace sur les bruits graves constants comme les moteurs d'avion ou le ronronnement des transports, il montre ses limites face aux sons aigus et soudains comme les conversations ou les bruits de clavier.
Cette performance place à nos yeux le casque en retrait par rapport aux références du marché côté Bose ou Sony. Pour un casque de cette gamme tarifaire, nous aurions apprécié une efficacité supérieure, surtout face à une concurrence qui excelle dans ce domaine.
Ce que l'on a moins aimé
Une signature sonore problématique qui gâche l'expérience
Le point noir majeur de l'Aventho 300 réside dans sa restitution audio décevante. Contrairement aux attentes légitimes concernant un casque Beyerdynamic équipé des transducteurs Stellar.45, la signature sonore s'avère déséquilibrée avec une sur-emphase marquée des basses et des aigus au détriment des médiums.
Cette colorisation excessive enterre littéralement les voix dans le mix, rendant l'écoute de morceaux centrés sur les chanteurs particulièrement frustrante. Les mesures objectives MDAQS confirment cette impression avec un score global catastrophique de 2,5/5, particulièrement pénalisé par un timbre de seulement 2,1/5. L'égaliseur intégré ne parvient pas à corriger ces défauts tant les déviations sont importantes et les bandes de fréquences trop larges.
Des aigus agressifs et des sibilances désagréables
L'emphase excessive dans les hautes fréquences génère une agressivité auditive notable. Les sons sibilants deviennent particulièrement désagréables, nous obligeant régulièrement à baisser le volume lors de l'écoute de podcasts ou de voix parlées.
Cette caractéristique, combinée au manque de présence des médiums, crée un déséquilibre fréquentiel majeur qui nuit considérablement à l'expérience musicale. Pour un constructeur réputé pour ses casques de studio, cette signature sonore grand public ratée constitue une déception majeure qui compromet l'intérêt même du produit.
Un rapport qualité-prix insuffisant face à la concurrence
À près de 400 euros, l'Aventho 300 peine à justifier son positionnement tarifaire. Face aux Sony WH-1000XM5, Bose QuietComfort Ultra ou Dali IO-8 disponibles dans des gammes de prix similaires, le casque Beyerdynamic accumule trop de compromis.
La qualité micro moyenne le disqualifie pour un usage professionnel, tandis que les problèmes de confort et la signature sonore ratée limitent son attrait pour l'écoute de loisir. Dans un marché aussi concurrentiel, ces faiblesses se paient cash face à des alternatives plus abouties et éprouvées.
Crache ton Aventho 300, Myrhdin
L'Aventho 300 nous laisse un goût amer.
Beyerdynamic avait tous les ingrédients pour créer un excellent casque : des transducteurs réputés, une autonomie record, des fonctionnalités modernes et une construction soignée.
Malheureusement, la marque allemande gâche ce potentiel avec une signature sonore ratée qui transforme l'écoute musicale en calvaire pour peu qu'on apprécie les voix.
Nous ne recommandons pas ce casque au prix fort, surtout face aux excellents Sony WH-1000XM5, Bose QuietComfort Ultra ou Dali IO-8 qui offrent une expérience plus équilibrée dans cette gamme tarifaire. L'Aventho 300 pourrait éventuellement intéresser à prix cassé, mais sa signature sonore restera toujours problématique.
Ce test a été réalisé par Myrhdin avec un produit fourni par le constructeur. Sa rédaction n'est le fruit d'aucune transaction financière entre le rédacteur ou JeuxOnLine et le constructeur ou les entreprises le représentant.
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