Test de la ScreenBar de BenQ

En bons vendus, quand on nous envoie un mail nous proposant de tester du matériel pour un constructeur qui n'était pas encore dans notre carnet d'adresse, on s'empresse de répondre : "Oui, bien sûr, ca fera cent balles sur notre comptes aux Cayman Islands et un Mars". BenQ n'a pas dérogé à la règle, même si on doit avouer avoir essayé de négocier un petit écran Zowie 4K à la place du Mars. Malheureusement, non, ils n'avaient qu'une ScreenBar en stock, donc... On a fait avec.

Si, comme nous, vous n'en aviez jamais entendu parler auparavant, on ne vous en voudra pas : la ScreenBar est une lampe qui peut se poser comme vous le feriez avec une webcam sur la partie supérieure de votre écran pour éclairer votre clavier et/ou votre plan de travail et juste cette zone grâce à un faisceau savamment orienté. Ca vous branche ? N'hésitez pas à lire la suite !

Ce qu'on a aimé

Un faisceau lumineux précis et efficace

Le positionnement de la lampe et l'impossibilité à changer l'angle du faisceau lumineux en lui-même étaient sans aucun doute le meilleur choix possible pour améliorer l'expérience utilisateur. Ne pas les laisser faire (trop) n'importe quoi avec votre produit leur évite de dire que votre produit tient justement du grand n'importe quoi. Le faisceau de la lampe tombe parallèle à votre écran, sans le toucher, évitant ainsi les reflets sur votre écran. Mieux encore, le faisceau est tellement précis qu'il forme un cône qui n'ira pas polluer, par exemple, d'autres écrans que vous pourriez avoir sur les côtés. Nous l'avons par exemple testé sur une installation à trois écrans, et c'était juste génial de voir que, une fois bien positionné) le cône du faisceau ne faisait au final que longer nos écrans de droite et de gauche pour n'éclairer que devant l'écran central. Seul bémol, l'utilisateur peut faire tourner le tube de la lampe en lui-même, ce qui peut se traduire, si l'utilisateur est un peu débile, par un faisceau reflété sur l'écran... Mais bon... Quel serait l'intérêt ?

Un contrôle de la luminosité et de la température du bout des doigts

Vous pouvez contrôler l'intensité lumineuse du faisceau ainsi que la chaleur de la lumière en utilisant à tout moment les boutons situés sur la partie supérieure de la lampe. On va sortir les lunettes de physicien amateur et on va vous parler en Kelvin: le spectre de la tempérautre des LEDs de la Screen Bar oscille entre 2700K, un blanc très chaleureux pas sans rappeler la lueur d'une bougie, et peut monter dans les 7000K, une température qui elle tient plus du plein soleil avec un lumière blanche très chirurgicale. Un champ d'action aussi important est intéressant si la luminosité autour de votre poste de travail compte vraiment pour vous : par exemple, vous pouvez avec cette lampe utiliser sans regret des logiciels comme F.lux pour réduire la lumière bleue de vos écrans tout en compensant la baisse de luminosité avec la Screen Bar.

Une fixation simple

L'installation est des plus simples, très largement inspirée de ce qui peut se faire dans le monde de la webcam : la lampe se pose sur le sommet de l'écran, y est maintenue par une espèce d'arête et un système de contrepoids qui s'appuie sur le dos de l'écran via un ressort puissant. Une fois en place, elle n'ira nulle part à moins que vous n'ayez vraiment l'intention de la faire bouger ou que vous vous pendiez dessus.

Un accessoire pour la très grande majorité des écrans

Tant que vous n'essayez pas de la mettre sur un bon vieux CRT, vous ne devriez pas avoir de souci à l'installation. À vue de nez et de triple décimètre (oui, on aime la précision extrême chez JOL), vous pouvez l'installer sans trop de problème sur un écran dont la partie supérieure fait entre 1 et 3 cm d'épaisseur.

On vous voit venir, parce qu'on a eu la même question dès la proposition de test : "Quid des écrans incurvés ?". En soi, le produit n'est clairement pas optimal pour les très grands écrans incurvés, car la lampe ne couvre vraiment que leur centre. Par contre, aucun souci pour la fixation et l'utilisation, si vous acceptez de vous concentrer sur la partie centrale de l'écran, puisque la fixation sur l'écran n'occupe qu'une poignée de centimètres et s'installera sans souci au milieu de votre courbe.

Une alimentation "simple"

Alors, on doit avouer qu'on a longtemps hésité à mettre ce point dans un entre-deux inédit dans nos tests. L'alimentation de cette lampe est prévue via un câble USB, ce qui est tout aussi bien que c'est une mauvaise idée. En effet, c'est top car cela vous évite d'avoir un énième câble électrique branché sur une multiprise sous votre PC à prendre la poussière. Par contre, c'est loin d'être top car on remplit de plus en plus facilement tous les ports USB de  son PC. Entre clavier, souris, webcam, potentiellement un disque dur externe pour des sauvegardes, c'est rapidement la foule des grands jours sur les boîtiers et les cartes mères. Mais bon, vu que les cartes mères viennent la plupart du temps avec plus de 5 ports et que l'USB 3.0 n'apporte rien à cette lampe, on prend le parti de dire que son alimentation en USB est un bon point !

Ce qu'on a moins aimé

Une fonction d'ajustement automatique limitée

Des études étatsuniennes ont déterminé que l'éclairage idéal d'un espace de travail dans une entreprise (pensez cube d'un open space) devait être d'au moins 500 lux et une température de couleur de 4000 kelvins (soit un blanc neutre, ni trop vif ni trop doux) pour offrir des conditions de travail optimales sur le long terme aux employés. BenQ a donc mis en place une option qui permet de maintenir ces paramètres de manière automatique, peu importe les changements autour de la lampe.

Cela pose malheureusement un petit problème: ce ne sont pas des paramètres absolus et chaque oeil est différent et devrait pouvoir ajuster de manière plus ou moins fine les options pour garantir un confort qui sied à chaque oeil. Ce n'est par exemple pas faisable en mode automatique, la température n'est par exemple pas réglable.

Cela reste aussi une solution gadget pour les pièces bien éclairées, où elle ne sera vraiment utile que dans les fins de journées hivernales.

Un modèle "un peu" dépassé

Ceci est plus une note personelle qu'autre chose: toujours penser à vérifier si l'appareil qu'on nous propose en test est le plus récent de sa gamme pour éviter à tout le monde de perdre son temps. En soi, ce test a toujours son intérêt du fait de la nature si particulière de l'accessoire, mais techniquement, il ne porte pas sur la "meilleure" version de l'appareil. En effet, la version que nous avons reçue en test date de 2018, mais une version "améliorée", la ScreenBar Plus, a vu le jour dans le courant de l'année 2019: elle propose notamment des contrôles via un potentiomètre sur le bureau, entre autres fonctionnalités. Bref... Le produit n'est pas tout frais, et ce n'est pas non plus ce qui se fait "de mieux" dans le domaine.

Crache ton Clair de Lune, Myrhdin

On va être cent pour cent honnête avec vous, on n'attendait pas grand chose de ce produit quand on nous l'a proposé. Nous voilà arrivé au moment de la conclusion où nous énumérons normalement les nombreux soucis rencontrés ou les possibles améliorations qui auraient été bienvenues, on se retrouve relativement muets.

En effet, en dehors d'une fonction automatique qui fonctionne comme prévue mais qui ne sera pas adaptée à tous, nous n'avons pas vraiment trouvé grand chose à redire sur le produit en lui-même. On l'a utilisé pendant quasiment un mois avant de rédiger ce test et force nous a été de constater que cette ScreenBar s'est montrée à la hauteur des courtes journées de la fin de l'hiver berlinois. 

C'est un produit qui n'est pas aussi centré sur le gaming que ce que l'on présente habituellement, c'est bien plus un produit créé pour la bureautique ou les personnes qui doivent travailler longuement sur des tableurs ou des traitements de texte, on ira jusqu'à pousser aux lurkeurs de plateformes comme JOL ou Reddit qui ignorent l'existence des thèmes noirs. Mais l'essayer, c'est vraiment l'adopter si vous avez un réel besoin de plus de lumière autour de votre PC.

Allez, quand même, on va râler un peu sur le prix. Le produit est vendu pour 99€ sur le site officiel de BenQ, ce qui n'est quand même pas donné, mais ramené au soulagement de vos yeux... C'est un investissement sur lequel le retour sera rapide. On mentionnera aussi l'existence d'une version Lite prévue, entre autres, pour les ordinateurs portables, elle aussi vendue pour 99€, et on rappellera l'existence d'une version Plus pour 129€ qui délocalise les contrôles du dessus de la barre sur un périphérique de contrôle à même le bureau.

Ce test a été réalisé par Myrhdin avec un périphérique fourni par le constructeur. Sa rédaction n'est le fruit d'aucune transaction financière que ce soit entre le rédacteur ou JeuxOnLine et le constructeur ou les entreprises le représentant.