Test - Synology CC400W, la surveillance intelligente sans fil à la patte (ou presque)
La caméra Wi-Fi Synology CC400W allie intelligence artificielle intégrée et connexion à votre NAS pour une surveillance domestique avancée. Compatible avec la Surveillance Station, elle offre une détection de personnes et véhicules sans abonnement, mais avec quelques compromis.
Contrairement à de nombreuses caméras connectées du marché, la CC400W propose une approche centrée sur la confidentialité et le stockage local plutôt que sur des abonnements cloud onéreux. Avec sa détection intelligente d'objets par IA locale, son installation flexible et sa résolution 4MP, la CC400W vise les utilisateurs déjà équipés d'un serveur NAS Synology cherchant à étendre leur système de surveillance. Mais ces avantages justifient-ils son positionnement tarifaire à environ 165€ (prix de vente maximum conseillé) ? C'est ce que nous allons découvrir.
Ce que nous avons aimé
Une intégration parfaite à l'écosystème Synology
La force principale de la CC400W réside dans son intégration transparente avec les NAS Synology et l'application Surveillance Station. Cette symbiose offre un ensemble de fonctionnalités particulièrement riches qui dépassent largement ce que proposent la plupart des caméras connectées standard.
L'interface de Surveillance Station permet une personnalisation poussée des paramètres d'enregistrement, des zones de détection de mouvement, et offre des fonctionnalités avancées comme l'enregistrement en double sur différentes destinations ou la création de règles complexes d'alerte.
Plus intéressant encore, la caméra ne nécessite aucune licence supplémentaire pour fonctionner avec un NAS Synology, contrairement aux caméras tierces qui nécessitent l'achat de licences additionnelles à environ 60€ pièce. Cette économie rend le prix initial de la caméra plus justifiable pour les utilisateurs déjà équipés d'un serveur NAS de la marque.
Une conception compacte et flexible
Avec ses dimensions de seulement 98 x 50 x 45 mm et son poids de 180 grammes, la CC400W se distingue par sa discrétion remarquable. Sa base pivotante magnétique représente un atout majeur, permettant de positionner la caméra sur pratiquement n'importe quelle surface métallique sans nécessiter de perçage. Pour les autres surfaces, des vis et chevilles sont incluses pour un montage mural ou au plafond.
Cette flexibilité de positionnement est renforcée par sa connectivité Wi-Fi (2,4 GHz et 5 GHz), qui permet de l'installer n'importe où dans la limite de couverture de votre réseau sans fil, sans contrainte de câblage réseau comme les modèles PoE. Cela en fait une solution idéale pour surveiller des zones difficiles d'accès ou pour modifier régulièrement l'emplacement de la caméra selon les besoins.
Des fonctionnalités intelligentes sans abonnement
La CC400W se démarque par ses capacités d'analyse vidéo embarquées. Grâce à son intelligence artificielle intégrée, elle détecte et différencie automatiquement les personnes et les véhicules, réduisant considérablement les fausses alertes causées par les changements de luminosité ou les mouvements d'animaux. Cette détection intelligente fonctionne localement, sans dépendance à un service cloud, garantissant ainsi confidentialité et fonctionnement même en cas de coupure internet.
L'enregistrement sur carte microSD (jusqu'à 256 Go, non fournie) offre une sauvegarde de secours en cas de déconnexion temporaire avec le NAS, avec synchronisation automatique une fois la connexion rétablie. Cette fonction "Edge Recording" assure une continuité de surveillance sans faille.
La caméra dispose également d'une vision nocturne infrarouge efficace jusqu'à 10 mètres et d'un système audio bidirectionnel permettant non seulement d'écouter mais aussi de communiquer à distance via l'application mobile DS cam.
Ce que nous ne sommes pas sûrs d'avoir aimé
Une qualité d'image correcte mais pas exceptionnelle
Avec sa résolution de 4MP (2560 x 1440 pixels) et son angle de vision de 145° en diagonale, la CC400W offre une qualité d'image satisfaisante pour une surveillance domestique ou de bureau. Les détails sont suffisamment précis pour identifier des visages à distance raisonnable ou lire une plaque d'immatriculation à environ 9 mètres.
Cependant, comparée à d'autres modèles premium du marché ou même aux caméras PoE de Synology comme la BC500 qui monte à 5MP, la qualité reste simplement correcte sans être exceptionnelle. Les performances en basse lumière sont honorables grâce à la vision nocturne infrarouge, mais on observe une perte notable de détails dans ces conditions.
La compression vidéo en H.264 ou H.265 fonctionne efficacement pour optimiser l'espace de stockage, mais elle contribue également à cette impression de qualité limitée lorsqu'on examine les images de près. Pour la majorité des utilisations de surveillance, ces performances seront largement suffisantes, mais les utilisateurs exigeants pourraient rester sur leur faim.
Un prix élevé malgré l'absence de frais récurrents
Positionnée autour de 165€, la CC400W se situe dans une gamme de prix relativement élevée pour une caméra Wi-Fi sans fonctionnalité PTZ (pan-tilt-zoom). Ce positionnement tarifaire pourrait sembler difficile à justifier face à des concurrents comme Reolink qui proposent des spécifications similaires à moindre coût.
Toutefois, cette analyse mérite d'être nuancée : contrairement à de nombreuses caméras connectées qui nécessitent des abonnements mensuels pour accéder aux fonctionnalités avancées ou au stockage cloud, la CC400W n'impose aucun coût récurrent obligatoire.
De plus, pour les possesseurs d'un NAS Synology ayant déjà utilisé leurs licences gratuites incluses, l'économie réalisée sur l'achat d'une licence supplémentaire (environ 60€) rend le prix de la caméra plus raisonnable. Un service de stockage cloud optionnel C2 Backup for Surveillance est disponible à partir de 10,70€ par an, mais reste entièrement facultatif et très abordable comparé aux abonnements concurrents.
Ce que nous avons moins aimé
Une dépendance totale à l'écosystème Synology
Le principal inconvénient de la CC400W est sa dépendance absolue à un serveur NAS Synology existant. Contrairement à de nombreuses caméras Wi-Fi qui peuvent fonctionner de manière autonome, celle-ci nécessite impérativement une Diskstation compatible exécutant l'application Surveillance Station.
Cette restriction limite considérablement son public potentiel aux utilisateurs déjà équipés de l'infrastructure Synology. Pour les novices ou ceux cherchant une solution de surveillance ponctuelle et autonome, l'investissement dans un écosystème complet devient rapidement prohibitif et disproportionné.
De plus, bien que la compatibilité avec les standards ONVIF aurait pu élargir son utilisation à d'autres systèmes de gestion vidéo, Synology a choisi de limiter sa caméra à son propre environnement, créant ainsi un verrouillage écosystémique qui peut rebuter certains utilisateurs soucieux de l'interopérabilité de leurs équipements.
Des défauts de conception problématiques au quotidien
La conception de l'alimentation électrique représente un défaut majeur de la CC400W. Contrairement à de nombreuses caméras qui intègrent un port USB-C directement sur le boîtier, Synology a opté pour un câble USB-C de 2 mètres fixé en permanence à la caméra.
Cette conception présente plusieurs inconvénients :
- Premièrement, la longueur du câble est soit trop courte soit trop longue selon la configuration, et il est difficile de l'étendre proprement.
- Deuxièmement, l'adaptateur secteur fourni impose un angle de branchement à 90 degrés qui rend le connecteur vulnérable aux dommages accidentels.
- Plus grave encore, si le câble ou son connecteur venaient à être endommagés, c'est (en principe) l'intégralité de la caméra qui devrait être remplacée.
Cette faiblesse est d'autant plus regrettable que la caméra est certifiée IP65 pour une résistance aux intempéries, mais son système d'alimentation reste un point faible pour les installations extérieures, même sous abri.
Une résistance aux intempéries et une garantie plus limitées
Avec sa certification IP65, la CC400W offre une protection correcte contre la poussière et les projections d'eau, mais reste moins robuste que ses homologues PoE de Synology (BC500 et TC500) qui bénéficient d'une certification IP67 permettant une immersion temporaire. Cette différence limite son utilisation à des environnements extérieurs protégés, comme sous un auvent ou un porche, plutôt qu'en exposition directe aux intempéries sévères.
Par ailleurs, la garantie de deux ans offerte par Synology pour la CC400W est inférieure à celle de trois ans proposée pour leurs caméras PoE, suggérant peut-être une confiance moindre du fabricant dans la durabilité de ce modèle Wi-Fi.
Ces limitations, combinées aux problèmes liés au câble d'alimentation fixe, rendent la caméra moins adaptée aux installations extérieures permanentes que ce que son positionnement marketing pourrait laisser penser, malgré ses autres qualités techniques indéniables.
Crache ton 1984, Myrhdin
La Synology CC400W s'impose comme une solution de surveillance intelligente et flexible pour les utilisateurs déjà investis dans l'écosystème Synology. Sa force réside incontestablement dans son intégration parfaite avec les NAS de la marque et les fonctionnalités avancées offertes par Surveillance Station, sans licence supplémentaire à acquérir. L'intelligence artificielle embarquée et sa conception compacte en font un appareil discret mais efficace.
Cependant, les "défauts" de conception comme le câble d'alimentation fixe et la dépendance totale à un serveur NAS Synology limitent considérablement son attrait pour un public plus large. Son prix élevé serait plus justifiable si ces problèmes étaient absents.
En définitive, nous recommandons la CC400W principalement aux utilisateurs existants de NAS Synology cherchant à étendre leur système de surveillance sans fil. Pour les autres, des solutions alternatives moins coûteuses et plus polyvalentes existent sur le marché, même si elles ne bénéficient pas de l'excellente intégration logicielle propre à Synology.
Ce test a été réalisé par Myrhdin avec un produit fourni par le constructeur. Sa rédaction n'est le fruit d'aucune transaction financière entre le rédacteur ou JeuxOnLine et le constructeur ou les entreprises le représentant.
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