Test des Cambridge Melomania 1 : des écouteurs intra-auriculaires mi-figue mi-raisin

On vous voit venir : "Punaise, mais Myrhdin, c'est pas du matos PC, ce truc, cela n'a rien à faire sur JOL...". Alors oui, ce n'est clairement pas un accessoire PC Master Race mais c'est quand même un accessoire qui peut être utile à plusieurs types d'utilisateurs. Le télétravailleur nomade, par exemple, qui peut envisager de les connecter à son téléphone ou son PC portable. Nous étions plus intéressés par une autre catégorie, le joueur nomade.

Oui oui, vous pouvez rire, mais toujours est-il que les pères de famille qui ne peuvent pas s'isoler pour leurs sessions de jeu et ne souhaitent pas trop exposer leurs chérubins aux écrans sont bien contents de pouvoir jouer sur leurs smartphones à  des jeux dernier cri, que ce soit via une solution à la Shadow ou le Project XCloud de Xbox par exemple.

Du coup, on s'est dit : pourquoi pas leur donner leur chance ? On ne peut pas être les seuls à être intrigués !

Ce qu'on aime

Une boîte bien fournie

La boîte du Melomania 1 contient tout ce qu'il vous faut pour profiter pleinement des écouteurs tant sur le moment que sur la durée. En plus des deux écouteurs et du boîtier, elle contient pas moins de 3 embouts différents et même dans différents maeriaux. Vous trouverez donc forcément embout à votre oreille, à fortiori parce que vous avez des embouts en silicone ou en mousse à mémoire de forme. 

Un son de qualité

On ne va pas y aller par quatre chemins : Cambridge Audio est un spécialiste réputé dans le monde de l'audio, et le son fourni par ces petits écouteurs ne fera pas mentir cette réputation. Alors oui, on note que les basses et les aigüs sont peut-être un peu trop mis en avant, mais de ce que l'on a pu voir sur d'autres appareils testés depuis (par exemple le Creative Outlier Air v2, test à suivre), cela semble être assez commun pour ce type d'appareils. Mais en parallèle, on note clairement avec ces écouteurs des harmonies que l'on ne note pas forcément même avec un vrai casque de moyenne gamme. Ils séparent en effet de manière très claire certaines fréquences et vous aident à redécouvrir certains morceaux.

Une batterie à la durée de vie convenable

Pour être honnête, on n'a jamais atteint les 9 heures d'autonomie promises par le constructeur. Dans l'état, on a plus souvent tourné aux alentours des 7 à 8 heures, ce qui reste tout à fait décent par rapport à ce qui se fait sur le marché d'après nos recherches (la moyenne est à environ 6 heures). Après, on écoute peut-être notre musique un peu trop fort et on met peut-être un peu trop de basse. On ajoutera que le boîtier de stockage vous permet de recharger pas moins de quatre fois les écouteurs à 100% en cas de besoin, ce qui en fait un excellent accessoire pour un mélomane nomade. Pour info, une recharge à plein prend un peu plus d'une heure.

Une connectivité décente

Les écouteurs sont compatibles Bluetooth 5.0 et devraient pouvoir offrir sans trop de souci une connexion stable à plusieurs dizaines de mètres. On a pu le constater, promesse tenue sur plus de 20 mètres sans obstacle. Par contre, dès lors qu'un mur ou un obstacle notable se dresse entre votre appareil et les écouteurs, on note quelques artefacts dans la stabilité de la connexion à partir d'une dizaine de mètres. En soi, vu le type de produit, ce n'est pas trop problématique vu qu'il sera la plupart du temps connecté à un téléphone que vous trimbalerez dans votre poche, mais si vous le connectez à un laptop dans votre bureau et décidez de changer de pièce, cela peut avoir un impact.

Une mise en route extrêmement simple

Sortez les écouteurs de leur boîte pour la première fois, ils entrent en mode appareillage Bluetooth. Ouvrez le menu Bluetooth du périphérique auquel vous voulez les connecter, trouvez le Melomania 1 dans votre menu, connectez-le, et vous êtes prêts. 10 secondes chrono.

Des contrôles simples, intuitifs et qui ont du répondant

Pas besoin de vous prendre la tête 107 ans, la plupart des contrôles des Melomania sont extrêmement faciles à appréhender. Un clic met en route la lecture ou en pause, un appui long d'un côté ou de l'autre augmente ou baisse le volume, un double clic d'un côté ou de l'autre fait passer à la piste suivante ou précédente. Cela vous demande juste d'interagir avec le produit quelques minutes.

Il n'y a que le raccourci pour activer l'assistant vocal de votre téléphone qui est un peu prise de tête (mise en pause par un premier clic pouis deux clics rapides). Mais bon, on peut très bien vivre sans.

Ce qu'on aime moins

Le revival du micro-USB

Tout est dit dans le titre. Vous rechargez vos écouteurs avec un câble micro-USB. Alors certes, vous me direz : "Ouais, mais en même temps, Myrhdin, tu nous sors un test d'un produit qui date de mi-2019, c'est déjà la préhistoire", et vous n'auriez pas tort. Mais bon, quand même, justement, le produit reste quand même assez récent pour pouvoir envisager de regarder vers le futur et de se synchroniser avec ce qui était quand même une norme assez standard chez les fabricants de smartphones et passer à l'USB C. On se demande vraiment ce qui a justifié ce choix malheureux.

Le microphone

Ce microphone est une vaste blague. Autant ces écouteurs sont excellents pour l'écoute, autant ils sont totalement inaptes à vous offrir un son de qualité pour ce qui est de restituer votre voix dans le cadre d'un appel. C'est d'ailleurs totalement paradoxal, car la solution d'atténuation des bruits ambiants marche elle très bien, mais la voix restituée est déformée voire même étouffée. Cela passe encore avec une voix qui évolue dans les aigus, mais une voix de basse, elle, passe un vraiment mauvais quart d'heure.

L'isolation

Alors, qu'on se le dise: l'isolation phonique, d'un point de vue matériel, est au niveau de ce qui se fait chez les concurrents en matière d'écouteurs intra-auriculairess qui n'offrent pas d'annulation active des bruits de fonds. Cependant, c'est l'étanchéité normalement créée par la pose des écouteurs dans votre oreille qui nous a posé souci, et cela tient à la forme des embouts fournis, ou peut-être à leur matériau. Vous voudrez sans doute rapidement changer les embouts par défaut pour leurs remplacants à mémoire de forme. Les embouts normaux, eux, ne créaient un sceau que pendant quelques minutes, et sautaient assez facilement au gré de la marche ou de la mastication (oui, on aime écouter des podcasts pendant nos pauses déjeuner, cela vous pose un problème ?).

L'absence de connectivité à plusieurs appareils

C'est assez gadget mais cela peut avoir son charme pour certains utilisateurs, a fortiori quand il existe de plus en plus de périphériques nomades qui le proposent : il n'est pas possible de connecter les Melomania à plus d'un appareil à la fois. Vous ne pouvez pas, par exemple, jouer sur votre smartphone et écouter de la musique ou être dans un call sur votre PC portable en même temps. Pire encore, si la procédure de connexion est simple en elle-même, vous devrez manuellement déconnecter les écouteurs du premier périphérique avant qu'ils puissent se connecter au second. Pas optimal, donc.

Crache ta manie, Myrhdin

Vous apprécierez sans nul doute le design des écouteurs Melomania 1 de Cambridge Audio autant que nous, et vous les aimerez sans doute autant pour la qualité indéniable du son qu'ils restituent. Cependant, il faut se rendre à l'évidence : payer 99,95€ (PMVC) pour des écouteurs avec une isolation très limitée, un microphone au mieux passable et le plus souvent médiocre et une solution de recharge pour le moins contraignante en 2020/2021 n'est pas vraiment quelque chose que l'on peut vous inviter à faire.

Vous trouverez mieux sur la plupart de ces points, aux dépens de certaines caractéristiques bien évidemment, comme par exemple si vous acceptez de sacrifier les codecs de haute qualité, à des prix plus intéressants. Oui, on n'a rien sans rien, mais bon... Quitte à investir, autant ne pas le regretter immédiatement.

Dans tous les cas, le seul aspect microphone est rédhibitoire pour ce qui concerne le jeu multi.