Test du Razer Stream Controller : beaucoup de boutons pour rien ?

Razer continue d'agrandir sa gamme destinée à ses gamers streameurs et propose depuis quelques semaines un périphérique qui veut aller titiller Elgato sur ses platebandes.

Ce qu'on a aimé

L'impression de solidité

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Le boîtier proposé par Razer dégage une impression indéniable de solidité. On ne va pas vous encourager à le laisser tomber de votre bureau, mais on pense qu'il aurait de fortes chances d'y survivre sans trop de soucis. L'appareil en lui-même est déjà lourd, la façade métallique en rajoute encore un peu plus : on est clairement dans une approche "vous le posez, il ne bougera pas (à moins que)". On a vraiment essayé de maltraiter l'unité fournit autant que possible, mais nous n'avons pas réussi à causer de dégâts avec un usage normal, intense ou appuyé. La plaque située à l'arrière, par exemple, ne craque pas ou ne fléchit, peu importe la force que vous exercez sur les boutons ou les molettes.

Le potentiel énorme

Cet appareil dépasse de très loin l'entendement de la très grande majorité des créateurs de contenu, surtout s'ils se limitent à Twitch. Cet appareil est clairement un outil de productivité qui sera tout simplement gâché si votre unique objectif d'utilisation est un changement de scènes ou lelancement de bruitage de pets pendant vos diffusions en direct.

Par exemple, pour rester dans le contexte des créateurs de contenu, c'est un excellent outil à combiner avec des logiciels comme Première, Photoshop ou Illustrator, pour vous permettre d'automatiser certaines tâches ou faciliter la navigation (dîtes que je suis vieux jeux, mais rien que le fait de tourner des boutons plutôt que de rouler la molette d'une souris me remplissait d'un sentiment de satisfaction et de précision inégalable).

En résumé, il y a extrêmement peu de choses que votre ordinateur puisse faire que vous ne pouvez pas plus ou moins automatiser avec cet appareil, notamment en raison des deux points suivants.

Les potentiomètres

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La différence la plus visible de cet appareil vis-à-vis de la gamme des Stream Decks de chez Elgato est à n'en point douter les deux rangées de trois potentiomètres que vous trouvez de part et d'autre des boutons tactiles.

On peut dire autant de mal que l'on veut du reste de cet appareil, on ne trouvera rien à redire sur ces boutons en particulier. Leur rotation est douce et précise, l'aspect cranté offre une préhension tout à fait adéquate, et un clic bienvenu vous répond quand vous les enfoncez.

En toute honnêteté, ces boutons nous ont offert un bien meilleure expérience que la très grande majorité des roulettes de souris qu'il nous a été donné de tester au cours de ces dernières années.

Le marketplace de Loupedeck

Dans une approche très Razer, le Stream Controller apparaît bien évidemment dans leur logiciel propriétaire Synapse, mais le gros de la personnalisation se fait dans l'application du fabricant derrière ce boîtier, Loupedeck (nous y reviendrons).

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Une fois dans l'application, vous aurez la possibilité de commencer à fouiller dans les fonctions de base, les raccourcis ou encore les services avec lesquels Razer envisageait que vous seriez les plus à même d'utiliser le Stream Controller dès son déballage. En gros, OBS Studio et sa variante Streamlabs, Twitch, mais aussi des logiciels tiers "utiles" au streaming comme Spotify.

Mais c'est très clairement une goutte d'eau par rapport à tout ce que vous pouvez trouver sur le marché de Loupedeck. Des dizaines de plugins y sont mis à disposition pour des logiciels aussi divers que variés : par exemple, dans notre cas, on a été particulièrement séduits par les extensions dédiées à Audacity, Luminar et Adobe Première, et on n'a pas pu s'empêcher de se gratter la tête devant le plugin Slack. Mais c'est bien la preuve qu'il y en a vraiment pour tous les goûts, et même pour des goûts encore insoupçonnés.

Et la cerise sur le gâteau ? L'ensemble de ces plugins liés aux applications est totalement gratuit.

Le retour haptique des boutons

Les boutons de la partie supérieure du Stream Controller sont constitués d'écrans tactiles. Ils se sont tous montrés suffisamment réactifs pour faire leur boulot, tout en restant relativement propres (pas d'empreintes digitales intempestives).

La particularité de ces écrans tactiles est qu'un petit moteur intégré renvoie une légère vibration pour vous indiquer que votre saisie a bien été enregistrée et validée. C'est un petit plus sympathique pour les streamers notamment, car cela leur permet de ne pas interrompre leurs actions en cours pour vérifier que tout se passe comme prévu.

Attention cependant, il semblerait que cette fonction soit assez dépendante de vos conditions d'utilisation du Stream Controller. Par exemple, on a prêté notre appareil de test à un camarade streamer qui a rencontré un souci pour le moins inattendu : son bureau absorbait les vibrations à tel point qu'il ne les entendait pas ou ne les sentait pas, à moins de garder le doigt appuyé sur la touche, ce qui s'avère problématique quand cela peut soit annuler l'action en cours soit la faire rentrer dans une boucle de répétition.

Ce qu'on a moins aimé

La marque blanche

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Razer est coutumier du fait, et on ne peut pas vraiment leur en vouloir, parce que c'est une pratique relativement courante dans le milieu de la technologie. De mémoire, c'est même quelque chose de très courant pour ce qui est du matériel de streaming de la marque : c'était par exemple le cas pour la Ripsaw, leur carte de capture, qui n'était ni plus ni moins qu'une carte de capture déjà mise sur le marché par AverMedia avec un nouvel habillage aux couleurs de la marque. La seule différence est qu'il s'agit ici d'une société dans laquelle Razer a investi, qui n'est donc pas un simple "fournisseur".

Ce Stream Controller est cette fois le fruit de la collaboration entre Razer et Loupedeck, une société qui ne jouit pas de l'aura des Stream Decks de Elgato mais qui semble satisfaire bon nombre de professionnels avec leur matériel, la grande majorité des tests étant positif. En gros, la seule réelle différence mise en avant dans la communication autour de ce modèle par rapport au Loupedeck Live dont il est l'exacte copie conforme est la mise à disposition des options liées à l'environnement Chroma de Razer ou l'intégration de contrôles pour la suite Philips Hue. On sait que ce dernier est disponible sur le marketplace, donc utilisable sur les autres appareils.

Le prix

Ce point est lié au précédent. C'est un clone d'un produit déjà vendu sur le marché depuis un certain temps. Cette nouvelle mouture, qui n'apporte pas vraiment de nouveautés sur le plan de la technologie, est vendue au prix de vente maximum conseillé de son prédécesseur, le Loupedeck Live, soit 269 €. Problème, vous trouvez l'ancienne version pour moins cher, et souvent en promotion. À vous de voir si vous avez réellement besoin du reskin.

La multiplication des comptes

Quitte à assumer complètement le partenariat avec Loupedeck (le Stream Controller est régulièrement présenté comme étant "powered by Loupedeck"), on aurait aimé que le Marketplace soit intégré directement dans Synapse pour avoir un seul et unique hub pour ce produit plutôt que d'avoir deux interfaces avec deux comptes différents pour au final gérer un seul et unique produit.

La prise en main

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C'est le revers de la médaille pour offrir autant de possibilités au commun des mortels, il est très facile pour eux de se perdre dans l'océan des possibles qui s'offrent à eux.

Dans notre expérience d'utilisateur pourtant avancée de solutions de productivité similaire à ce Stream Controller, c'est sans conteste une des meilleures offres que l'on a eu entre les mains en ce qui concerne la mise à disposition de paramètres prédéfinis pour certaines utilisations, mais ça peut en être étouffant pour un débutant qui pourrait se sentir obligé d'utiliser des fonctions qui lui sont proposées juste parce qu'elles lui sont proposées et non pas parce qu'elles lui sont utiles.

Nous avons régulièrement été surpris par des interactions ou des automatismes auxquels nous n'avions pas pensé. Par contre, on a été d'autant plus déçu quand des opérations qui pouvaient nous sembler évidentes et bien moins complexes n'étaient pas proposées. Rien d'insurmontable grâce à la grande liberté offerte à l'utilisateur pour la mise en place de macros personnalisées, mais c'est bien la preuve que ce type de matériel nécessite une maintenance régulière pour rester performante.

Le support fourni

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C'est le seul défaut vis-à-vis du produit en lui-même. On mettait en avant la solidité du boîtier en lui-même plus haut, le support fini avec n'est pas vraiment à la hauteur. Il semble très fragile, il offre beaucoup de jeu et se plie facilement. On en vient à se demander s'il est même en mesure de supporter le poids du boîtier et la force de la pression sur une des touches.

On ajoutera qu'au regard de l'apparition de plusieurs modèles de supports se voulant un peu plus solides sur certaines des plateformes dédiées à l'impression en 3D, il semblerait qu'on ne soit pas les seuls à avoir cette impression.

Crache ta loupe, Myrhdin

En toute honnêteté, vous n'avez absolument pas besoin de cet appareil, comme vous n'avez absolument pas besoin du Stream Deck de chez Elgato. Par contre, une fois que vous l'avez utilisé, vous ne pourrez plus vous en passer parce que l'un ou l'autre vous aidera à faire tout ce que vous faisiez avant de manière plus efficace.

Si vous nous demandez notre réponse à la question "Est-ce qu'investir dans ce Stream Controller ou dans un Loupedeck Live se justifie si je travaille sur de nombreux logiciels présents sur le marketplace que j'utilise à longueur de journées?", notre réponse sera indubitablement que c'est une option que vous pouvez considérer, oui. Les possibilités sont extrêmement nombreuses et la multiplicité des formats de boutons avec lesquels vous pouvez interagir garantit que vous trouverez ce que vous cherchez ou que vous pourrez le mettre en place vous-même.

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Si vous nous posez la question "Est-ce que c'est un investissement qui se justifie pour un streamer débutant ou même confirmé qui ne soit pas un grand fan de Razer ?", la réponse est clairement moins tranchée. On a beau retourner le problème dans tous les sens, le prix reste colossal par rapport à ce que propose la concurrence.

Si on omet l'addition des potentiomètres et des boutons physiques, rien qu'un Stream Deck MK.2 vous offre un nombre proche de boutons pour presque 100 euros moins chers. Si on tient à avoir autant de boutons à disposition, voire plus, la version XL du Stream Deck et ses 32 boutons est elle aussi un peu moins chère que le prix de vente conseillé de cet appareil.

Du coup, la principale question que l'on vous invite à vous poser est de savoir si vous pouvez envisager des utilisations pratiques pour les potentiomètres en amont de votre achat. Si oui, alors c'est clairement une bonne solution pour vous, car on vous laisse seul juge de la valeur que vous donnez au gain de temps potentiel lié à leur utilisation.

Ce test a été réalisé par Myrhdin avec un périphérique fourni par le constructeur. Sa rédaction n'est le fruit d'aucune transaction financière que ce soit entre le rédacteur ou JeuxOnLine et le constructeur ou les entreprises le représentant.

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