Test de la gamme Hyperflux de Razer
Une souris sans fil et sans batterie interne, le tout alimenté par un tapis, cela vous intéresse ? Razer se lance dans cette folle aventure, et on a testé le résultat pour vous.
Bon alors, soyons honnête, cela fait maintenant quelques années que l’on essaye de nous vendre du sans fil, notamment pour ce qui est des claviers et souris, mais jusque là, le succès était assez limité, notamment pour ce qui est du matériel “gamer”. Mais on dirait bien que l’année 2018 va sérieusement s’attaquer au sujet, avec quelques grands noms qui cherchent à déconnecter les joueurs.
Deux écoles s’affrontent pour déconnecter la souris : la première, qui est la plus courante jusqu’à présent, voit les fabricants prendre une souris existante, l'armer d'une batterie rechargeable au lithium, puis utilisent une technologie sans fil pour les connecter au PC. Ca marche plutôt bien, les performances sont bonnes à défaut d’être exceptionnelle, mais la batterie alourdit la souris, ce qui peut gêner les plus pointilleux d’entre nous.
Ces derniers mois, une autre méthode pointe le bout de son nez sur le devant de la scène : la technologie de résonance électromagnétique (ERT). Elle consiste à charger la souris sans fil à l'aide d'un tapis spécial. Pas besoin de piles ou de batterie dans la souris, ce qui permet de conserver le poids et les sensations générales d'une souris câblée, qui sont très chères aux gamers. Un des premiers exemples de mise en oeuvre de cette technologie est la gamme Powerplay de chez Logitech.
C’est au tour de Razer de se pencher sur le cas de cette technologie, avec un combo qui a fait une entrée fracassante au CES de cette année, avec sa solution sans fil composée d’une Mamba “Hyperflux” et d’un tapis de souris Firefly. Ca coûte un bras, puisque le combo chiffre à 280,00€ quand même, mais au moins, vous avez des jolies couleurs flashies sur votre bureau.
Présentation du matos
Attaquons-nous au tapis dans un premier temps : il offre des dimensions respectables (355 mm par 288mm par 13mm) qui conviendront à la plupart des utilisations. Certains joueurs adeptes de grands mouvements frénétiques, comme sur des fast-pace shooters, seront peut-être un peu à l’étroit, mais il était difficile de concevoir un tapis alimenté plus grand pour la consommation de masse. Une option dans le choix de la taille aurait pu être intéressante. Pour notre utilisation de joueur casual de shooters ou de MOBA, c’était tout à fait satisfaisant. Le tapis qui alimente la souris est donc lui aussi alimenté par un port micro-USB caché dans la partie supérieure du tapis et qui semble ainsi relativement protégé et solide. Le câble tressé, signature de Razer, est relativement long, avec 1,8 m, mais il s’est avéré tout juste pour notre setup, avec un PC à notre gauche et la souris à notre main droite. Un indicateur lumineux vert vous fait savoir quand tout est bien connecté et correctement alimenté. Comme de coutume maintenant sur le matériel Razer, Chroma est embarqué sur le tapis de souris et vous permet d’entourer votre tapis d’un léger halo coloré que vous pourrez gérer dans le logiciel Synapse.
La partie inférieure du tapis est un socle en caoutchouc antidérapant dans lequel vous pouvez insérer le tapis à proprement parler, qui offre deux revêtements aux textures distinctes : le côté solide est prévu pour les joueurs ayant besoin de déplacer rapidement leur souris, le côté doux est lui plus prévu pour ceux qui auront besoin de précision. De prime abord, pas grand-chose qui différencie ce tapis d’un autre, la principale différence étant l’invisible générateur de champs magnétiques cachés dans le socle.
La souris en elle-même n’a pas vraiment besoin d’être présentée : c’est une Mamba, la bonne vieille souris que l’on connaît tous, à quelques détails près si on la compare à la dernière version sans fil. L’aspect Chroma est épuré : la souris clignote moins et est moins lumineuse, puisque seuls subsistent un éclairage du logo Razer et de la molette. On note aussi que la texture du panneau latéral, sous les boutons du côté de la souris, est devenu caoutchouteux, un détail appréciable qui offre une meilleure prise en main mais qui risque de vite être gênant si vous avez tendance à avoir les mains humides.
Au niveau de votre poignet, une barre LED verte viendra vous confirmer que la souris est correctement alimentée par le tapis. La souris est prévue pour les droitiers : ses dimensions sont quasiment identiques au modèle sans fil traditionnel (125mm x 70mm x 43mm) et elle épouse bien la forme de la main. Comme de coutume sur les modèles sans fil de Razer, vous pouvez décider de vous passer de la base de recharge et connecter la souris directement au PC avec le câble, mais on se demandera dès lors ce qui vous passe par la tête de mettre autant d’argent dans ce combo précis. La souris embarque aussi le capteur 16 000 DPI qui est devenu le standard des souris Razer. Rien de bien innovant en somme, surtout qu’elle n’offre pas la possibilité de régler la force nécessaire à l’activation du clic, un élément gadget pour on nombre de joueurs mais qui peut avoir son importance pour certains.
Un des principaux arguments de vente de cette souris est sans conteste son poids. En effet, sans batterie embarquée, la souris passe sous la barre des 100 grammes (96g) et donne vraiment l’impression d’être légère comme une plume. Un net avantage quand vous l’utilisez à longueur de journée. Alors bon, un des premiers points critiques qui nous est venu à l’esprit quand on a entendu parler de cette technologie sans batterie, c’était de se dire “Ok, soit, mais on lève régulièrement nos souris, cela ne vas pas entraîner des coupures ?” Les petits gars de chez Razer ont pensé à la chose et un supercondensateur fait en sorte que vous puissiez tenir pendant de longs instants votre souris éloignée du tapis sans que l’alimentation ne se coupe. Autant vous dire que pour les dixièmes de secondes de vos parties de jeu, ce ne sera pas un souci.
Prise en main et pratique
Bon point pour ceux qui ne veulent pas encombrer leur PC inutilement : le tapis fonctionne très bien même si vous n’installez pas le software Synapse qui contrôle toute la gamme Razer, notamment du point de vue de la Chroma. La souris s’accouple avec le tapis en l’espace de quelques secondes, mais elle sera généralement opérationnelle avant même que votre PC ait fini de lancer son système d’exploitation, à moins que vous n’ayez des performances hors du commun.
Si vous avez l’un de ces smartphones dernière génération qui peut se charger sans câble, n’envisagez pas de le charger en le posant sur le tapis : la technologie utilisée par Razer est propriétaire et n’est pas compatible avec les autres appareils fonctionnant sur le même principe.
On l’a évoqué plus haut, le supercondensateur embarqué fait en sorte que la souris est décollable facilement : dans les faits, vous pouvez tout à fait garder la souris éloignée du pad pendant plus de dix secondes sans qu’elle perde son alimentation. Elle se charge en effet quand elle est directement en contact avec le tapis et vous permet donc une plus grand liberté de mouvement dans les phases “agitées”, d’autant que la charge s’effectue de manière uniforme sur l’ensemble du tapis. En dehors de celà, la souris est extrêmement réactive, la réponse est instantanée et sans décalage, on a l’impression d’avoir une souris tout à fait normale entre les mains.
La souris se met par moments en veille, elle se réveille d’un simple clic. C’est vraiment une sensation agréable par rapport à une souris sans fil normale, parce qu’on a vraiment jamais à se soucier de la recharger, de la brancher ou de la reposer sur un socle, comme pour la Naga Chroma du même constructeur par exemple. Sur le long terme, pour les longues sessions de jeu, le poids plume de la souris aide vraiment à passer un bon moment, on ne la sent pas et elle devient rapidement un simple prolongement de votre main.
Conclusion
Bon, soyons clairs, ce nouveau produit est plus un gadget qu’autre chose : Razer ne fait que déplacer le câble de la souris pour le mettre sur le tapis. Vous avez toujours besoin d’une alimentation quelque part, et vous aurez donc toujours un câble qui traînera quelque part. Comme de coutume avec Razer, c’est toujours le prix qui interpelle : on vous demande plus de 250€ pour faire le changement, un changement qui ne vous apporte au final rien de révolutionnaire, puisque les sensations en jeu sont les mêmes qu’avec un combo bien moins cher de la même marque, si ce n’est peut-être au niveau du poids. Peut-être que de meilleurs joueurs que nous y trouveraient de réels avantages, mais pour un joueur occasionnel, c’est clairement tout sauf évident. Mais il y a fort à parier que les fans de la marque vont se précipiter dessus.
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